UNIR, FDR, UFC, MRC, Togbui DAGBAN annonce son choix

« Dans tous les cas, ce que j’envisage c’est ma bonne tenue politique en tant que personnalité politique. Je ne me retire pas de la vie politique de mon pays ».
C’est par ces propos que Togbui Dagban a dévoilé la suite de sa carrière politique après son retrait définitif du comité d’action pour le renouveau (CAR) dans lequel il a milité durant de longues années du vivant du président fondateur Me Yawovi Agboyibo.
Dans cette interview, vous aurez un peu plus de détails sur ses intentions.
Au-delà de votre courrier, comment expliquer votre départ du CAR ?
Je dirai que j’ai même été débarqué du CAR. Pourquoi ? Parce que j’ai cru comme étant une valeur pour nous unir, pour nous concilier de façon à ce que le parti soit venu sur les bons pieds, je croyais que la valeur ne l’a pas été avec les autres. C’est ça qui m’a découragé à la fin.
Mais vous êtes sans savoir que depuis au moins 2 ans, je criais comme dans le désert, j’étais comme Jean-Baptiste qui criait dans le désert et à qui on n’a pas prêté les vrais oreilles, des oreilles attentives. J’appelais contre la débâcle qui était en train de nous guetter ; et puisqu’on n’a pas prêté l’oreille nous sommes rentrés dans cette débâcle et le bateau est en train de prendre de l’eau.
Pour que notre bateau commun ne chavire pas enfin avec ma personne à bord, j’ai cru devoir faire mon retrait. Donc c’est le retrait inopiné que je suis en train de faire avant que cela ne plonge totalement. J’ai voulu sauver l’ensemble de la noyade, mais les gens ne m’ont pas aidé ; donc c’est ce qui explique qu’en fin de compte, j’ai plus quand-même faire un pied dehors et le second pied l’a accompagné aujourd’hui.
Retrait à titre conservatoire ou retrait définitif, comme lu dans votre lettre ?
Ma lettre ne signifie pas très bien, c’est un retrait définitif et c’est sans recours, il y a aucune autre forme de recours pour me faire revenir là-dessus.
Je ne les prends pas, je ne les prends pas en ennemi ; nous sommes toujours des collègues, je peux travailler à leur côté mais pas sous eux, si c’est le cas le permet. Ils peuvent m’appeler à l’aide, ils peuvent m’appeler à la collaboration mais je ne travaillerai plus sous la toge d’un certain CAR, c’est sans appel.
Le CAR est connu pour sa méthode de dialogue. Cette méthode n’a plus marché ou comment ?
Je dirais que Maître Agboyibo est parti avec sa méthode ! Je l’ai dit au lendemain de ses obsèques que le fait de n’avoir pas fait les rituels nécessaires pour récupérer de ses mains le parti avant qu’on l’enterre, c’est déjà une grande erreur et depuis les obsèques jusqu’à maintenant, il y a pas eu de répit. C’est de crise en crise que nous avons évolué ; alors la méthode, Maitre est parti avec et il y a pas d’autre solution. Même s’ils vont le faire maintenant, je ne crois pas qu’ils réussiront à 100%, parce que les rituels ont leur temps et le temps est déjà passé. Il faut peut-être redéfinir une autre méthode ou bien il faut se l’approprier autrement ; ça ne peut pas être la même chose, il faut faire peut-être un semblant pour pouvoir ressembler à ce qui se faisait avant.
Donc la crise est si profonde en interne ?
Je crois que la crise est consommée. Du CAR, nous avons créé un monstre à deux têtes dont l’une se dit intérimaire et une autre qui se dit déjà accomplie.
La tête intérimaire incarne la dynamique des Ouatchi de Vo et celle qui se voit déjà accomplie incarne la dynamique des Ouatchi de Yoto. De sorte que ce monstre est tellement virulent que si tu ne sais pas faire, il va t’avaler.
Je sais bien ce que je dis et j’ai bien voulu l’exprimer dans un style laconique pour que les gens puissent bien l’apercevoir et bien représenter ce qui se passe réellement. Alors, ou bien tu es ami de d’une tête ou bien de l’autre, et tu peux s’acoquiner. Mais lorsque tu es étranger à l’une ou l’autre tête, tu vas te faire avaler ou heurter. Comme moi je ne peux pas être dans une situation de division alors je préfère me retirer pour éviter des heurts. La crise est consommée et à la fin, voilà ce que nous avons créé un monstre à deux têtes.
Vous avez donc préféré quitter le CAR pour aller à votre parti politique, n’est-ce pas ?
Dans tous les cas, ce que j’envisage c’est ma bonne tenue politique en tant que personnalité politique. Je ne me retire pas de la vie politique de mon pays, c’est pour cela que je lance un appel à tous ceux qui se retrouvent en moi à tous mes amis du CAR et d’ailleurs à tous les sympathisants de me rejoindre dans mon repli pour que nous puissions réfléchir à ce que nous pourrons faire ensemble après. Et sur ce que nous pourrons faire ensemble, je suis dubitatif parce que, seul je ne peux pas décider, seul je ne pourrai pas envisager créer une structure politique ou aller vers d’autres formations existantes. Un seul arbre ne faisant par la forêt ni un seul oiseau ne faisant pas le printemps, il va falloir que tous ceux qui se retrouvent à moi, s’assemblent autour de moi pour que nous posions les bases de notre avenir politique prochain.
Faut-il aller vers une formation existante ? Faut-il aller en métayer ou s’assumer outre mesure ? C’est de notre rencontre que viendra la décision et le moment venu nous allons vous situer sur ce que nous aurons décidé.
Alors, le parti FDR sorti du CAR vous tenterait-t-il déjà ?
Quelque part, le parti FDR nous semble être le plus proche du CAR et la famille la plus proche qui puisse m’attirer, c’est les FDR. Si jamais les nôtres décident d’aller vers une formation donnée, autant je vais proposer FDR autant je vais proposer UFC, parce que l’UFC est également très proche pour avoir goûté à la stratégie de extrémiste et ils savent ce que ça donne, raison pour laquelle ils sont arrivés à une douceur au point qu’ils sont plus dociles qu’avant.
En dehors de ces deux formations politiques, je peux également appeler à aller vers le parti de Abass Kaboua, le MRC, parce que j’apprécie vraiment l’homme dans ses vérités et ses élans.
Tout ce monde, si jamais je dois choisir je choisirai entre eux mais ce que je n’irai pas me blottir en silence quelque part personne ne peut me détruire politique.
De toutes les façons, il est question d’un problème d’existence. Bref, les communications de confrontation ou les communications qui suscitent de la violence, je cherche à me départir de ces communications. Et tout parti qui communique de façon à rassembler les citoyens sans distinction aucune, je suis tenté d’aller vers ces partis.
Unir également vous tente ?
Unir, c’est possible si jamais il n’y aura pas de heurts, Unir si jamais on doit prôner le vivre-ensemble, pourquoi pas ?
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Publié le lundi 16 octobre 2023, par Gabinho