Lily Gnininvi croit en un retour aux « valeurs fondamentales… dans un contexte de la gouvernance démocratique et d’une société plurielle »

« Le vivre ensemble et la cohésion sociale au Togo, un impératif », c’est le thème d’un café-débat public organisé par l’Association AMIS SINCERES, qui a permis à Lily Gnininvi, la Marraine de l’évènement de communier avec les populations de la préfecture des Lacs et précisément de la ville d’Aného ce Vendredi 29 Décembre 2023. Inscrit dans la dynamique des actions de cet acteur important de la vie politique mais également sociale du Togo, cette rencontre qui a connu pour l’occasion la participation de divers acteurs de la vie sociopolitique du pays, dont la Coordinatrice de la DMP (Dynamique pour la Majorité du Peuple), Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Gérard Djossou, Gérard Adja et Adrien Béléki de la CPP.

A cette tribune de sensibilisation et d’échanges sur les comportements adéquats entre citoyens pour contribuer au vivre-ensemble harmonieux, Mme Gnininvi est revenue sur les différents sacrifices des pères fondateurs du Togo, pour érection d’une telle nation. Aussi, a-t-elle, à travers des interrogations utiles, tracé des pistes qui peuvent aider le pays sur la route de la paix, du vivre ensemble et de la cohésion sociale.

Des sacrifices des pères fondateurs, a confié la marraine de l’évènement, « Ce qui nous réunit ce matin, c’est le Togo, notre pays que chacune et chacun de nous aiment tant et pour lequel nous avons déjà consenti, depuis des années, de nombreux sacrifices. À la suite de nos pères fondateurs, de nos grands frères et sœurs dans le combat pour notre souveraineté et notre liberté d’agir et de vivre, l’amour de notre patrie nous interpelle encore aujourd’hui. Comme l’a dit un grand penseur africain, de vénérée mémoire, l’historien burkinabè Joseph Ki-Zerbo ‘‘Chaque génération a des pyramides à bâtir’’. Nos pères fondateurs ont lutté pour l’indépendance dans un effort de cohésion pour bâtir une Nation. Nos aînés ont lutté à leur tour pour l’acquisition et le respect des droits individuels et collectifs ».

Quid des pistes pour le vivre ensemble et la cohésion sociale ?

Pour dame Gnininvi, « grâce à eux tous (les pères fondateurs, ndlr), à leur sens de sacrifice et de détermination, nous avons un pays, une nation, notre chère patrie le Togo. Aujourd’hui, nous avons, nous aussi, nos pyramides à bâtir, nos luttes pour faire grandir les héritages que nos devanciers nous ont légué ». Toutefois, elle s’interroge, « comment pourrons-nous assumer tous ces héritages, si nous perdons les valeurs cardinales de justice, d’amour, de fraternité, de solidarité, de courage, du sens du devoir, du respect de la vie des personnes, d’attachement au bien commun, d’autorité parentale ; bref de toutes ces valeurs traditionnelles sur lesquelles, nos aînés ont fondé leurs désirs et leurs volontés de construire ensemble une vraie République, une société juste, prospère et épanouie ? ».

Elle fait un constat et formule une crainte : « Exacerbation de l’esprit individualiste et la recherche effrénée du gain transforment nos populations, jadis très solidaires les unes des autres, en ennemis qui sont capables de se détruire pour des ambitions égoïstes. Comment pourrons-nous bâtir une nouvelle Nation, si nous manquons d’une vision d’unité nationale ? Comment pourrons-nous rallumer notre espoir du vivre-ensemble harmonieux, si nous sommes prêts à diviser pour régner ? Comment pourrons-nous faire Nation, si nous nous laissons guidés par des intérêts exogènes au détriment de nos intérêts nationaux ? Comment pourrons-nous servir notre pays, si nos familles sont divisées à cause des prises de positions politiques et sociétales excessives ? Enfin, comment ne pas s’interroger, lorsque des familles entières sont rendues pauvres et misérables et que dans le même temps, d’autres vivent de la logique du tout pour moi et rien pour les autres. Ne pas s’interroger, n’est-ce pas assister sans rien faire à la mort de la promesse d’une société juste, égalitaire et prospère ?

Elle craint donc que « la perte de ces valeurs entraînera inexorablement la désintégration des fondements traditionnels de nos sociétés ».

C’est à la suite de ces interrogations et craintes qu’elle a invité les panélistes et les invités aux travaux de ce cadre de réflexion non partisan, en sa qualité de marraine éprise de paix, de vivre ensemble et de cohésion sociale mais surtout de justice, à creuser la question de savoir, « comment revenir à nos valeurs fondamentales qui prônent le mieux vivre ensemble dans le contexte de la gouvernance démocratique et d’une société plurielle et multidimensionnelle ? ».

Lily Gnininvi compte donc sur le bon vouloir de ses interlocuteurs pour que cette cohésion sociale soit effective dans les Lacs et partout au Togo.
T228