LE DERNIER MOT REVIENT TOUJOURS AU PEUPLE MOBILISÉ ET DÉTERMINÉ

Sans sous-estimer leurs rôles d’encadrement, les leaders de l’opposition ne détiennent pas le monopole des actions pour la libération du Togo du joug de la dictature.
Combien de fois n’avons pas entendu les citoyens déplorer la désunion de l’opposition togolaise pour excuser leur propre inaction ?
« Il n’y a plus d’opposant charismatique et providentiel pour affronter la dictature au Togo, … » prétextent souvent certains qui, non sans lâcheté, ont choisi la solution facile de la résignation pour mieux se donner bonne conscience.
À l’instar des révolutions populaires dans d’autres pays du monde, les soulèvements populaires du 5 octobre 1990 et du 19 août 2017 sont la preuve irréfutable que la mobilisation et la détermination du peuple est le pire cauchemar des dictatures les plus récalcitrantes.
Au lieu de continuer à rendre l’opposition responsable de toutes les misères et souffrances des populations, pourquoi les citoyens eux-mêmes ne feraient-ils pas leur devoir en exigeant le respect de leur droit ?
Pourquoi, par exemple, les milliers de Togolais de la zone 1 qui se sont vu priver du droit constitutionnel de recevoir leurs cartes d’électeurs ont-ils tranquillement poursuivi le sommeil de l’indifférence malgré le tort subi par la clôture du recensement électoral dans leur zone ?
Pourquoi les représentants des CDQ (Comité de quartier) dans les régions couvertes par la zone 1 (Grand Lomé et Maritime) ne s’organisent-ils pas pour aller rencontrer les autorités publiques impliquées dans le processus électoral (CENI, Gouvernement, Présidence, Assemblée nationale) pour signaler l’ampleur des exclusions et réclamer des mesures correctives urgentes et concrètes ?
Pourquoi aucune organisation de la société civile de défense des droits humains au Togo (CNDH, LTDH, CACIT, LCT, etc.), aucune Mission religieuse ou caritative n’a-t-elle pas déployé des agents de suivi pour réaliser un monitoring rigoureux et indépendant des opérations de recensement électoral ?
Les citoyens ordinaires et les organisations de la société civile disposent, par conséquent, les moyens légitimes et légaux d’organiser efficacement la défense des droits dévolus par la Constitution au peuple togolais.
Kokou Philippe AMÉDODJI
Liège - Belgique
2023/05/10
Publié le jeudi 11 mai 2023, par Gabinho