Infos Togo Evacuation de la plage de Golfe 1 au plus tard le 15 Mars 2025 / Rencontre Mairie-Occupants

Joseph Gomado : « On va faire un rapport à qui de droit mais la mise en demeure est maintenue »

Publié le jeudi 6 mars 2025, par Gabinho

Déguerpir ou se laisser déguerpir ? C’est la grande question. Ils ont jusqu’au 15 Mars 2025 pour s’exécuter, en vidant la plage de Lomé et précisément celle de Golfe 1. C’est l’objet d’une lettre de relance en date du 28 Février 2025, signée du Maire principal de la Mairie de la commune de Bè Afédomé, adressée à tous les occupants de ce cet espace.
Selon les termes d’une note accompagnant la lettre, « la Mairie de Golfe 1 informe le public et les parties concernées qu’une dernière relance de mise en demeure a été adressée aux occupants de la plage du Golfe 1, suite à une première notification reçue le 7 novembre 2024 ». Et renseigne également le document précité, « malgré un délai initial jusqu’au 31 janvier 2025 pour libérer les lieux, force est de constater qu’aucune action n’a été entreprise par les occupants pour quitter la zone. Par conséquent, la Mairie accorde un délai supplémentaire de deux semaines, jusqu’au 15 mars 2025, pour que les occupants évacuent les lieux ».
Cette action se situant dans la droite ligne des efforts constants consentis ici et là par « la municipalité pour maintenir l’ordre et le respect des réglementations locales », il est indiqué en termes d’avertissement que « passé ce délai, la Mairie sera contrainte de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’expulsion forcée, afin de libérer la plage ». Les personnes se trouvant en situation sont donc invitées « à prendre les mesures appropriées dans les délais impartis afin d’éviter toute action coercitive ».

Les occupants demandent une prolongation

Ce sont là les dernières évolutions. A leur demande près de l’autorité locale, les occupants concernés par cette note ont tenu une réunion avec le Maire principal, ses adjoints et les responsables des services techniques de la Mairie, mercredi à Lomé. Objet de cette réunion, remercier l’exécutif pour l’attention dont ils ont fait l’objet jusqu’à ce jour, dans l’occupation de cet espace de la plage qui est une propriété de l’Etat, et ensuite, formuler la demande d’une prolongation devant permettre à certains d’entre eux de pouvoir faire leurs activités afin de régler les prêts contractés auprès des banques pour faire les réalisations.
« C’est lui (Maire Gomado, ndlr) qu’on a vu et qui nous a aidé à exploiter l’espace. Nous n’avons aucune force quand un propriétaire des lieux veut récupérer ça chose. Nous voulions le supplier pour qu’on nous donne encore un peu plus de temps pour que nos investissements puissent être épongés. On veut le solliciter pour une prolongation près de l’autorité supérieure. Sinon, on n’a aucune force. Il a dit avoir entendu et qu’il va travailler dessus », a reconnu le porte-parole des occupants de la plage, le promoteur du Bar Les Délices de la Plage », Togbui Kokouvi Kinikini. Selon ses dires, ils ont demandé à l’autorité une prolongation de 5 ans.
Quand au Maire principal de la Commune de Golfe 1, Joseph Koamy Gbloèkpo Gomado, il a rappelé l’engagement pris par les occupants de libérer les lieux dès que l’autorité voudra le récupérer pour ses travaux, à travers un contrat dûment signé. Et d’après l’Article 7 portant Résiliation du contrat, dont nous avions reçu copier, il est mentionné au point 3 que « la résiliation du présent contrat peut intervenir dans les cas suivant : (…) « pour cause d’utilité publique : lors que l’espace baillé doit faire l’objet des travaux ou d’ouvrages d’intérêt général ». C’est donc sur cette clause que la démarche de la Mairie demandant aux occupants de libérer les lieux est aujourd’hui fondée.
Dans les détails de l’élu local il est revenu sur la genèse même de cette collaboration ayant existé entre eux et les occupants de la plage. « On avait remarqué à l’époque le fait qu’ils maintenaient à la salubrité de la plage et participaient à la recette de la Mairie à travers les taxes qu’ils payaient. Ils ont créé de l’emploi et de la richesse. La salubrité revenait et aussi l’insécurité disparait. C’était une économie circulaire. Tous les autres acteurs économiques trouvaient leur part. Même au temps de Covid, on a pris le devant pour défendre leur cause auprès de l’autorité supérieure. Mais il faut remarquer ces derniers temps qu’il y a du désordre », a-t-il relaté. Et pour la résiliation, il a situé que, « nous avions envoyé une mise en demeure le 07 Novembre 2024 pour informer et qu’ils ont eux-mêmes signé les lieux. Il est dit que d’ici (allusion faite à novembre 2024, ndlr) fin Janvier 2025, ils doivent libérer. Mais jusque-là, rien n’est fait et la commune a été interpellée de nouveau et on a rappelé cette mise en demeure et on a dit que d’ici le 15 mars les occupants de la plage puissent libérer les lieux. Et le 03 Mars, on a reçu de la part du bureau des occupants de la plage un courrier de demande à nous rencontrer. C’est donc la possibilité qui leur est donnée ce jour ». Il reconnait qu’ « ils ont fait des doléances, on a retenu leurs doléances, on va faire part à qui de droit mais la mise en demeure est toujours d’actualité ».

Que deviendra la plage une fois libérée ?

La question a été posée à l’autorité locale qui n’a pas manqué de donner des indices. « Nous les Togolais, parfois, je me demande qu’est-ce qu’on veut exactement ? Mais ce qu’on remarque, les gens disent « Allez à Cotonou voir, Allez à Accra voir… » Mais quand on veut faire quelque chose, mais on ne peut jamais faire l’omelette sans casser les œufs. On ne peut jamais dire qu’on veut embellir notre ville sans impacter une activité. Le développement a toujours un prix à payer. On ne peut pas cajoler le développement et sentiment », a-t-il assené. On comprend donc que des travaux sont envisagés par l’Etat. Des travaux ou projets donc dont les détails et précisions sont attendus vivement.
Toutefois, en bon père, l’Exécutif communal dit réfléchir à quoi proposer aux personnes concernées par ce « déguerpissement ». « La commune c’est les citoyens. On y réfléchit. Nous avons plusieurs variantes mais il faut reconnaitre aussi que le comportement parfois empêche à aller sur un terrain. Quand on installe et on dit qu’on ne veut plus que vous installiez et que vous refusez. Et quand on vous oriente quelque part encore et on vous demande, vous voyez cette inquiétude nous traumatise un peu mais on va voir. De toutes les façons, on va faire un rapport à qui de droit mais ce que je réitère, c’est que la mise en demeure est maintenue », a rapporté le Maire Gomado, qui toutefois reste ferme sur l’échéance du 15 Mars 2025.
G.K / T228